Electronic Dream Plant : le fabricant de synthés punk

Un super-héros en costume d'insecte file à travers le cosmos, il est entouré de ses fidèles insectes et d'une curieuse technologie. Est-ce une scène du prochain film des Avengers ?

A vintage EDP ad, photo (and following photos) by Anthony Harrison-Griffin
Une ancienne affiche EDP. Photographie (ainsi que les suivantes) par Anthony Harrison-Griffin.

Eh non, c'est une publicité pour le synthé Wasp, un instrument excentrique de la fin des années 70 et du début des années 80 de la marque Electronic Dream Plant (EDP), des non-conformistes qui ont donné le pouvoir à d'innombrables groupes de post-punk et de synth-pop avec leurs synthés décalés et à contre-courant.

EDP produisait des instruments bon marché, en plastique mais qui n'avaient rien d'un jouet. L'image de la marque, résolument tournée vers les insectes en les incorporant dans les publicités et les noms des produits (Wasp, Gnat, Spider, Caterpiller), n'était qu'une particularité parmi tant d'autres.

Formé en 1977 à l'apogée du mouvement punk, EDP semble avoir embrassé l'éthique du bricolage maison. Ils ont renversé les conventions industrielles et commerciales de l'époque pour fabriquer des instruments à destination des musiciens de la classe ouvrière, avec l'objectif de rendre les synthés accessibles à tout le monde.

Une équipe de rêve

La société a été fondée par Adrian Wagner et Chris Huggett, un duo pour le moins atypique. Arrière-arrière-petit-fils du célèbre compositeur Richard Wagner, Adrian était un compositeur de musique électronique obstiné avec plusieurs albums à son actif. Il explorait les sonorités cosmiques à la Tangerine Dream et produisait également des morceaux qui évoquaient déjà la New Wave, plusieurs années en avance. Huggett était un visionnaire de génie qui travaillait avec les enregistreurs à bandes en tant qu'ingénieur/technicien pour 3M.

Chris Huggett
Chris Huggett.

Ils se sont rencontrés alors que Wagner travaillait sur un projet avec 3M. Wagner partagea à Huggett son idée de fabriquer un synthé bon marché et accessible à tout le monde.

À cette époque, il y avait peu de constructeurs de synthés, et même les instruments monophoniques les plus abordables dépassaient le budget de la plupart des ouvriers, et particulièrement celui des jeunes.

En studio, les synthés étaient des animaux sauvages qui demandaient l'aide et l'intervention de programmeurs pour être domptés. Pour les concerts, ils étaient difficiles à manipuler, parfois instables, et bien trop chers pour être transportés à l'arrière de la fourgonnette du grand frère.

Anthony Harrison-Griffin, un ingénieur qui allait devenir essentiel pour EDP, raconte l'histoire. « Cette idée était en Chris depuis un bon bout de temps. Et puis Chris a rappelé Adrian et a dit, "Je pense que j'ai quelque chose qui peut t'intéresser." » Huggett a eu une illumination lorsqu'il a pensé à utiliser des circuits intégrés pour la fabrication du Wasp.

La naissance du Wasp

« Chris a utilisé de l'électronique numérique intégrée là où les autres systèmes étaient analogiques », explique Harrison-Griffin. « Si vous observez le circuit imprimé du Wasp, vous verrez des puces partout. Ce sont toutes des puces intégrées qui génèrent des signaux numériques. Ça lui a permis de faire passer tout ça dans des oscillateurs numériques. Ça a vraiment changé la donne. Pour ce genre de produit, personne n'avait vraiment compris les circuits intégrés numériques comme Chris. »

Cette nouveauté, ainsi que des considérations économiques, a conduit à la création d'un panneau plat, tactile, sur lequel on retrouvait un clavier représenté graphiquement en lieu et place de véritables touches. Ce clavier plat était en partie inspiré par le Stylophone (que l'on peut entendre sur le très célèbre « Space Oddity » de David Bowie). La possibilité de glisser d'une note à l'autre ouvrait de nouvelles perspectives de jeu.

Ce n'était pas le seul aspect révolutionnaire du circuit du Wasp. « Il n'y avait pas assez de place sur le circuit imprimé », explique Harrison-Griffin, « alors on a dû utiliser des circuits imprimés double face. C'était utilisé dans les ordinateurs mais je crois que ce type de circuit n'avait encore jamais été utilisé dans un synthé à ce stade. »

Fidèle à l'esprit de renégat qui caractérisait EDP, la naissance du Wasp n'avait rien de formel. « Il n'y a pas eu de phase de "conception"», raconte Harrison-Griffin, « ça vient juste d'une suite de conversations. Tout a été conçu sur le dos d'un paquet de cigarettes, vraiment. Pas de dessins, rien ! "On va juste brancher ça là dedans." Les seuls dessins produits étaient ceux de Chris pour le circuit imprimé. »

EDP Wasp
EDP Wasp

Avec ses talents d'ingénieur, Huggett a conçu la forme du plan, tandis que Wagner s'est occupé de la disposition des éléments. Pour le Wasp, synthé assez simple et monophonique, ils ont choisi d'utiliser deux oscillateurs numériques, une enveloppe et un contrôle des filtres analogiques, et un boîtier en plastique solide et léger. Les couleurs du synthé étaient le noir et le jaune, en référence à son nom. (Wasp signifie guêpe en anglais)

« Le plus important était le prix », raconte Harrison-Griffin. « Adrian avait pour objectif de pouvoir vendre le synthé à 200 £. » L'alternative la plus abordable de l'époque était probablement l'ARP Odyssey, qui se vendait autour des 700-800 £, proposer le Wasp à un prix si bas aurait eu un énorme impact.

Bienvenue

Le Wasp voit le jour en 1978, avec ce synthé, Wagner et Huggett ont atteint tous les objectifs qu'ils s'étaient fixés. Le Wasp est abordable, facile à transporter (il possède même un speaker intégré) et fiable. Les oscillateurs numériques contribuent grandement à ce dernier point, nous dit Harrison-Griffin. « Avec un système analogique, il faut réaccorder toutes les demi-heures, c'est un cauchemar. Alors qu'avec un système numérique, une fois que c'est réglé, c'est bon. C'est une suite de uns et de zéros, donc soit c'est bon soit c'est faux. »

« Le Wasp, un synthé très british » par Alex Ball.

Comme Wagner l'avait prédit, le meilleur argument de vente du Wasp était le prix de vente. Les musiciens avec un petit budget et qui mourraient d'envie de produire de la musique électronique se sont jetés dessus comme si leur vie en dépendait.

Dans une interview avec la Red Bull Music Academy, le pionnier de synth-pop Thomas Leer se rappelait, « Je lorgnais du côté des ARP Odysseys et des Minimoogs, mais j'étais fauché, le Wasp était la seule option accessible... Le son était instantané et puissant, ils l'avaient branché sur un ampli Peavy, ça envoyait ! Je me suis dit, "Celui-là, il est pour moi !" et je l'ai acheté sur le champ. »

EDP Wasp
Un schéma du Wasp d'EDP. Photographie par Anthony Harrison-Griffin.

Les lignes de synthé sur The Bridge, le premier LP de Leer, ont toutes été réalisées avec le Wasp. « Le Wasp était un synthé de punk rock », raconte-t-il, « parce qu'il était bon marché et faisait ce qu'on lui demandait, et il permettait aux gens qui ne pouvaient pas se payer un synthé comme un Korg de s'y mettre. »

Dans le même article, Chris Carter, du groupe innovateur de post-punk/musique industrielle Throbbing Gristle, se rappelle, « Il était assez différent des autres synthés du marché. Le boîtier en plastique, le clavier et la taille évoquaient l'EMS Synthi AKS, mais les couleurs et la disposition étaient très différentes. Puis j'ai vu le prix modique, ses caractéristiques de bonne qualité, et j'ai réalisé que ce petit synthé allait changer la donne pour de nombreux artistes de musique électronique en difficulté. »

Sur Product Perfect, premier album du groupe de post-punk Fashion ( Fàshiön Music) sortit en 1979, on retrouve le Wasp comme seul et unique synthé. Le leader du groupe, Luke James, raconte :

« En 1978, dans les magasins de musiques de Birmingham, le Wasp était le premier synthé vraiment abordable. Je me souviens que Mulligan [John, bassiste et claviériste de Fashion] a été un des premiers à en acheter un. Puis Nick Rhodes de Duran Duran en a acheté un peu de temps après. Fàshiön a eu une grande influence sur la formation de Duran Duran... Mulligan et Nick comparaient et partageaient les sons qu'ils trouvaient sur leurs Wasps. Le synthé possédait une grande étendue de sons et de nombreuses possibilités. Il nous a aidé à trouver notre son. »

Fàshiön - "Look! Hear!" (On peut voir un Wasp à 1 min 36 s dans cette vidéo)

Le Wasp a été le premier instrument acheté par Rhodes. De nombreuses années plus tard, pour Keyboard Magazine, il s'enthousiasme : « Il a un son unique, il a vraiment son propre caractère. »

Entre la fin du groupe The Tourists, d'Annie Lennox et de Dave Stewart, et le début d'Eurythmics, c'est avec le Wasp que Stewart a trouvé l'inspiration. « Je trouvais des idées très intéressantes », raconte-t-il à Sound on Sound, « je programmais des petits patterns aléatoires qui nous inspiraient beaucoup, même si le son sortait de l'enceinte en plastique. »

L'instrument a gagné en notoriété et à même traversé l'océan. Gerald Casale, du groupe Devo, raconte pour Tape OP, « On aimait tellement le son du Wasp et on était tellement emballé par le Wasp qu'on a fait un truc un peu suicidaire. On l'a utilisé sur scène pendant la tournée de Duty Now for the Future. Dès qu'une goutte de sueur tombait de ma tête sur le synthé ou que je le touchais, il faisait "Bleewwwdawablawdwa!" Je ne le touchais pas, et il jouait. »

De grands rêves, de plus petits synthés

Avec le Wasp, EDP avait pris part au marché des synthés de manière inattendue. En juin 1980, l'arrivée d'un étudiant de design industriel très enthousiaste allait permettre à l'entreprise d'aller encore plus loin dans sa mission, à savoir proposer des synthés accessibles à tout le monde.

Adrian Wagner
Adrian Wagner. Photographie via Discogs.

Anthony Harrison-Griffin était l'heureux propriétaire d'un Wasp. Il en était à sa deuxième année d'études en design de produits à la London's Central School of Art & Design lorsqu'il contacta Wagner pour compléter son diplôme en rejoignant EDP et en écrivant un rapport détaillé sur la construction du Wasp. Toutes les opérations de la société se déroulaient à Red Gables à Oxford, là où vivait Wagner et où se trouvait son studio d'enregistrement.

« Je me suis rendu dans la campagne d'Oxford, dans cette étrange maison des années 50 perdue au milieu de nulle part », se souvient Harrison-Griffin. « EDP était un endroit très hédoniste à l'époque. Il y avait beaucoup de drogues et de rock 'n' roll. C'était un endroit assez fou. Tout le rez-de-chaussée était consacré à la production d'EDP et au studio. À l'étage de Red Gables, c'était juste un logement. C'est là qu'Adrian et sa femme Kathy vivaient. La frontière entre ce qui se passait à EDP et dans la vie privée était très floue. »

Le petit nouveau est rapidement passé du statut de spectateur à celui d'acteur. Harrison-Griffin a rejoint l'équipe chargée de concevoir un synthé encore plus dépouillé que le Wasp et qui se vendrait pour la moitié de son prix. Fidèle à l'esprit d'EDP, ce nouveau synthé allait s'appeler le Gnat (moucheron en anglais). « J'ai construit un prototype du Gnat après en avoir fait les plans », se rappelle Harrison-Griffin. « Adrian l'a montré aux banques de Londres pour obtenir des financements et acheter les outils nécessaires à sa fabrication. »

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Une ancienne affiche EDP. Photographie par Anthony Harrison-Griffin.

Il se souvient avoir reçu un appel typique du style « bonne nouvelle/mauvaise nouvelle » de la part de Wagner. « Il a dit : "Eh bien ! On a l'argent !" Puis il a dit : "On n'a pas reçu exactement autant que prévu." [J'ai demandé], "Alors c'est ça la mauvaise nouvelle ?" Il a répondu : "Non, la mauvaise nouvelle c'est que j'ai fait tomber ton prototype sur le quai [de la gare] et il est en mille morceaux." »

Tout en élaborant une version dépouillée de ce nouveau synthé, Harrison-Griffin a essayé de créer un clavier plus tactile pour le Gnat. « J'ai trouvé un design qu'ils ont adoré », explique-t-il, « pour le rendre plus tridimensionnel, au lieu d'être une surface plane, il a un rebord. Il imite un petit peu un vrai clavier. » Le Gnat possédait un oscillateur contre deux pour le Wasp, donc il était légèrement plus petit, et le filtre était numérique et non analogique. « Il n'a même pas d'interrupteur pour l'allumer ou l'éteindre », explique Harrison-Griffin. « Et il n'y a pas de contrôle du volume, il était vraiment réduit à l'essentiel. »

Vendu pour seulement 100 £ à sa sortie en 1981, le Gnat a suscité un engouement encore plus important que son aîné. « Dès que le Gnat est sorti, les gens se sont dit : "Je n'ai plus besoin d'attendre pour un Wasp." On a tout de suite eu un problème... on en produisait tout simplement pas assez. Vous branchez un Gnat dans un ampli correct et vous obtenez directement un son phénoménal. Les graves sont incroyables, ça me rappelle un peu le Minimoog Model D. Les filtres aussi sont exceptionnellement bons. »

La ruche s'agrandit

Le Wasp et le Gnat étaient les deux synthés les plus importants pour EDP, mais au cours de la brève et audacieuse période d'activité de l'entreprise, d'autres idées permettant d'étendre les capacités de ces instruments ont vu le jour.

Entre la naissance du Wasp et l'arrivée du Gnat, Electronic Dream Plant a lancé le Spider, un séquenceur assez simple, mais très efficace à utiliser en tandem avec le Wasp. « En connectant ces deux appareils, vous obtenez instantanément d'incroyables possibilités sonores », s'enthousiasme Harrison-Griffin. « Avec le Spider, c'est comme si on avait pris un morceau du boîtier du Wasp, ils s'adaptent parfaitement l'un à l'autre, c'est très homogène. »

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Une ancienne affiche EDP. Photographie par Anthony Harrison-Griffin.

Le Caterpillar a été conçu pour ceux qui ne pouvaient pas se contenter d'un clavier tactile et souhaitaient un véritable clavier. Le MIDI n'existait pas encore, mais le Caterpillar fonctionnait comme un clavier MIDI. « Ça a changé la donne, ça permettait de brancher quatre Wasps sur un seul clavier », raconte Harrison-Griffin, « ce qui donnait accès à la polyphonie pour un prix moindre. Chaque Wasp pouvait jouer deux notes, donc avec quatre Wasps, vous pouviez jouer jusqu'à huit notes. À l'époque, c'était assez stupéfiant pour le prix du synthé. »

Pour ceux qui préféraient les claviers conventionnels, il y avait également le Wasp Deluxe, c'était le synthé fabriqué par EDP qui se rapprochait le plus d'un clavier de synthé traditionnel. Il s'agissait en fait d'un Wasp amélioré, avec un boîtier en bois et un clavier à trois octaves.

Après qu'Huggett et Wagner se soient séparés (nous y reviendrons dans une minute), Wagner a continué de vendre quelques Wasp Special et Gnat Special, des modèles intermédiaires entre les versions d'origine et les versions Deluxe, avec un boîtier en bois et un clavier tactile. « Ils n'ont pas eu beaucoup de succès », raconte Harrison-Griffin. « Je pense qu'Adrian a voulu les fabriquer comme ça et continuer à en vendre quelques-uns. »

La suite et OSCar

Après quelques années passées à vendre de nombreux Wasps et Gnats, les objectifs de Wagner et d'Huggett ont commencé à diverger. « Chris voulait changer l'image de l'entreprise », explique Harrison-Griffin, « il n'avait jamais vraiment aimé l'allure du Wasp et du Gasp. Il a eu des réunions avec Adrian où il demandait des choses comme "Peut-on développer quelque chose de différent en parallèle ? On continuera à faire des Wasps, des Gnats, des Spiders, etc. Mais en parallèle, on pourrait également développer d'autres produits à l'allure plus professionnelle ?" Je pense qu'Adrian a refusé catégoriquement. Tout ce qu'il souhaitait, c'était développer l'activité qu'ils avaient. Ils étaient de plus en plus en désaccord. »

Le conflit a atteint son paroxysme en 1982 lorsque Wagner et Huggett se sont partagé l'entreprise. « Adrian n'a pas vraiment honoré la dissolution d'EDP », se souvient Harrison-Griffin, « il a continué à vendre sous le nom d'EDP jusqu'à l'épuisement de son stock. Il a produit quelques imitations [comme les Specials], peut-être avec l'idée d'obtenir plus de revenus en utilisant les pièces qu'il avait à sa disposition. »

Libéré du royaume des insectes, Huggett prit un nouveau départ en fondant la Oxford Synthesiser Company. Bien qu'éphémère, l'histoire de cette entreprise et de son unique produit mérite d’avoir son propre article. Avec l'aide d'Harrison-Griffin, il a fabriqué l'OSCar, un synthé mono lancé en 1983 avec deux oscillateurs ainsi qu'une partie en caoutchouc qui servait à protéger le synthé et lui donnait un profil pour le moins original.

A vintage EDP ad. Photo by Anthony Harrison-Griffin.
Une ancienne affiche EDP. Photographie par Anthony Harrison-Griffin.

« Au moment où nous avons commencé à travailler sur l'OSCar, nous avions déjà résolu les problèmes liés à la conception du Gnat et du Wasp », raconte Harrison-Griffin. « Je suis le responsable du look assez avant-gardiste de l'OSCar, c'est assez ambivalent. J'ai abordé la question d'un point de vue pratique, en me disant qu'on pourrait le prendre et le jeter à l'arrière d'un camion pour partir en tournée sans avoir besoin d'utiliser de flight case. J'ai beaucoup discuté avec Billy Currie d'Ultravox, il l'a emporté en tournée pendant neuf mois et lorsqu'il est rentré, le synthé était dans un état quasiment identique à celui du début de la tournée. C'était impressionnant. »

L'OSCar était particulièrement intéressant pour ses capacités MIDI, très rares à l'époque, que l'on ne retrouvait que sur les synthés les plus chers. L'OSCar a fait l'unanimité, de Keith Emerson à Stevie Wonder.

L'instrument a été fabriqué dans l'atelier de la maison d'Huggett, dont Harrison-Griffin se souvient comme une sorte de tanière de hobbit geek. « Il fallait passer par un tout petit trou pour y aller, il y avait des plans de travail partout et aucune lumière naturelle. C'était son paradis, son cocon. Il grimpait par ce trou et se retrouvait dans un autre espace-temps. »

Un héritage bien vivant

Peu de temps après le lancement de l'OSCar, Huggett est parti travailler pour Novation où il est resté jusqu'à sa mort en octobre 2020. Wagner est quant à lui décédé deux ans plus tôt, mais les instruments qu'ils ont conçus sont toujours aussi appréciés et désirés.

Aujourd'hui, il est possible d'acheter des rééditions modernes de ces synthés, comme une version modulaire du Wasp ou une version logicielle de l'OSCar, produites par d'autres entreprises. Mais les passionnés d'Electronic Dream Plant sont toujours à la recherche de Wasps et de Gnats vintage extrêmement rares pour pouvoir les utiliser dans leurs productions musicales.

Devenus de véritables objets de collection, les synthés EDP vintage ne sont maintenant plus des instruments destinés aux débutants soucieux de leur budget. Cependant, leur son et leur allure sont toujours aussi uniques. « C'est la rencontre de ces deux esprits, Adrian et Chris, qui a permis tout ça », résume Harrison-Griffin. En évoquant la disparition du regretté Huggett, Hans Zimmer le décrit comme ayant été un « designer extrêmement influent ». Phil Hartnoll, d'Orbital, raconte qu'Huggett était « une sorte de héros britannique du synthé, pour les vrais connaisseurs. »

Ces rêves devenus réalité il y a des dizaines d'année grâce à EDP semblent maintenant impossibles à oublier, et c'est probablement ce qu'Huggett et Wagner auraient souhaité.

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