Interview : CC et Mandris de Shaka Ponk nous ont parlé de leur matériel

Voilà plus d’une décennie que le groupe français Shaka Ponk existe, ces dernières années il a enflammé les scènes d’innombrables festivals. Trois ans après la sortie de leur dernier album, c’est le nouveau The Evol’ qui vient de sortir que le groupe présente à son public.

Alors que le groupe Shaka Ponk va partir en tournée, nous avons eu la chance de pouvoir poser nos questions au guitariste CC et au bassiste Mandris afin de mieux comprendre la relation qui existe entre eux et le matériel qu’ils utilisent sur scène et en studio pour créer leur univers sonore.

La guitare et la basse ont une place très importante dans le groupe, est-ce également le cas lors de la composition des morceaux ?

CC - photo Denis Rouvre

CC : En fait on compose tous dans le groupe et nous n’avons pas vraiment de méthode de travail. Ça part souvent d’un riff de guitare, d’une ligne de basse, d’un pattern de batterie ou tout simplement d’un jam entre nous.

Mandris : En effet, ces deux instruments ont une place très importante dans la composition. Souvent un riff de guitare trotte dans la tête ce qui donne une idée de morceau. On record la batterie, la basse et nous avons une bonne base pour rajouter notre tambouille...

Comment travaillez-vous votre son pour obtenir des sonorités à la basse et à la guitare si puissantes ?

C : En général je pars sur un son de base, simple et sans effets. Je l’améliore en passant beaucoup de temps à trouver le bon ampli, le bon baffle puis je l’aiguise avec un bon EQ pour la touche finale… Les effets viennent si besoin.

M : Oh la la… C’est des heures et des heures de mix, de tests de préamps, de pédales, de basses… On fait tous ces tests afin d’avoir chacun sa place dans le mix.

Vous jouez notamment sur des instruments fabriqués en Bourgogne par Meloduende, comment est née cette collaboration entre vous ?

Premier modèle réalisé par Meloduende pour CC

C : J’ai rencontré Jérémy Sachoux de Meloduende lors d’un festival il y a quelques années. Il présentait ses guitares sur un stand de démonstration. On a sympathisé et rapidement, j’ai été séduit par son travail. On s’est revus quelques fois avant que je lui propose de me faire une custom.

M : Cycy a travaillé avec Jérémy et Bertrand (Meloduende) sur un custom guitare. Nous avons beaucoup échangé suite à cela, ce qui a donné des idées pour un custom basse. Avec eux, rien n'est impossible. Ils arrivent à mettre en œuvre un instrument unique.

Quelles sont les caractéristiques de ces instruments ? Qu’est-ce qui les rend uniques ?

C : Du sur-mesure, des pièces uniques, tout fait à la main… Le corps est en aluminium, ce qui donne une résonance très particulière, un gros sustain et une grande précision. J’ai choisi de faire installer des micros Bare Knuckle : un set de Mississippi Queen (modifié) pour la custom 6 puis un Aftermath 7C pour la Custom 7.

M : J’avais besoin d’une basse qui ne bouge pas, fiable et qui sonne. En live, j’utilise une quatre cordes, mais modifiée. Elles sont montées en B/E/A/D à la place de E/A/D/G. Il a fallu faire des modifs sur le manche, le sillet ainsi que le chevalet afin d’avoir la bonne tension de cordes pour un résultat parfait pour moi et mon jeu. De la fibre optique a été intégrée dans le manche.

Est-ce que le fait de travailler avec des artisans et de jouer sur des pièces uniques vous permet d’appréhender de façon différente l’utilisation que vous faites de vos instruments ?

C : J’ai demandé à Meloduende d’intégrer dans le corps de ma custom une Whammy Digitech (l’ensemble de l’effet) et un G.I Fuzz. En switchant je peux basculer sur l’un et/ou l’autre. Je dois adapter un jeu différent pour obtenir l’effet souhaité.

Avez-vous des projets de collaborations avec d’autres constructeurs boutiques ?

C & M : Pas pour le moment mais nous sommes ouverts…

Vous avez décidé de travailler principalement avec du matériel en rack pour tout ce qui est lié aux effets et aux amplis, est-ce un choix permettant une meilleure polyvalence ou l’envie d’expérimenter de nouveaux horizons qui vous a poussé à faire ce choix ?

C : Ce fut un choix pratique dans un premier temps. Le fait d’être constamment en tournée, de composer sur un ordi dans les loges ou dans le bus de tournée m’a permis de me familiariser avec de nombreux logiciels. Par la suite, j’ai intégré naturellement un simulateur d’amplis guitare dans mon set.

M : Au départ, nous avions des amplis, des dizaines de pédales aux pieds à faire un concert de claquettes et un jour, nous avions commencé à travailler dans le bus, dans les loges et nous ne pouvions pas le faire avec des amplis. Nous avons cherché plugs, préampli, etc. Tout ça pour avoir le même son qu’en live, mais dans des endroits moins adaptés à la musique. On a pris goût à ce confort, toujours les mêmes réglages, les lampes d’amplis toujours chaudes et surtout plus besoin de se casser le dos a porter tout ce matériel…

Pour ce nouvel album, est-ce que vous avez cherché à utiliser du matériel que vous n’aviez encore jamais utilisé en studio ou en live ?

Mandris - photo Denis Rouvre

C: En studio on tente de faire évoluer constamment notre système, on a poussé notre concept au maximum en enregistrant et en mixant tout dans un ordi, en utilisant essentiellement des plugins d’émulation pour tous les traitements.

M : Pour cet album, nous voulions prendre le temps pour trouver d’autres sonorités. J’ai emprunté des basses vintage pour certains morceaux et essayé des centaines de pédales d’effet et de préamplis. C’est rare chez Shaka Ponk d’avoir du temps pour « essayer ».

Est-ce que parfois lors de la composition d’un morceau vous vous dites : « Je vais avoir besoin de cet instrument ou de cet effet en particulier pour réussir à sculpter le son que je recherche. » ?

C : D’où l’intérêt de jouer sur un simulateur d’amplis. J’ai tout sous la main : amplis, effets de très bonnes qualités avec une palette de sons infinie. Quant aux guitares, elles ont évidemment toutes un rôle très important dans la composition.

M : Oui. J’avais besoin d’un son que j’avais en tête, mais avec mes basses je ne trouvais pas mon bonheur. J’ai dû appeler quelques copains pour trouver une basse très vintage et je l’ai trouvée. J’ai enregistré avec une Gibson des années 70… Au final, on a pas gardé le morceau !

Quel est le futur du groupe au niveau de l’utilisation de vos instruments ? Est-ce que vous avez envie d’utiliser de nouvelles technologies sur scène ?

C : C’est déjà le cas. On aime fouiner, tester, trouver de nouvelles idées. La plupart du temps on se plante mais nous sommes les rois de la bidouille. Le challenge est de ne pas se répéter.

M : Tout est possible.

Nous tenons à remercier les membres de Shaka Ponk d’avoir bien voulu répondre à nos questions. Vous pourrez les retrouver sur scène très bientôt pour découvrir leur nouvel album Evol’.

Shaka Ponk - photo Denis Rouvre
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