Pour commencer, une chose est sûre, les Les Paul d'Epiphone sont d'excellentes guitares. Elles permettent de mettre un premier pied dans le monde merveilleux des Les Paul, et beaucoup d'entre elles sont abordables pour les débutants. On peut même voir des professionnels jouer sur des modèles haut de gamme (Noël Gallagher a joué sur une Epiphone Les Paul Standard pendant un certain temps). Cependant, il y a une petite histoire derrière mon Epiphone Les Paul Special II (similaire à la Les Paul Special VE), qui explique pourquoi c'est le pire instrument que je possède.
Pendant des années, mon Epiphone Les Paul a été ma fierté et ma joie. C'était ma première guitare électrique, et c'est avec elle que j'ai appris à jouer. J'avais l'habitude d'écouter et de mettre en pause des CD (vous vous souvenez des CD ?) d'AC/DC, des Beatles, de Led Zeppelin, de The Darkness, de The Datsuns, etc. pour apprendre leurs riffs et leurs solos, note par note.
Puis, après une mésaventure avec un stand de guitare peu fiable, elle est tombée, entraînant avec elle mon lecteur CD, et son manche s'est cassé. Le moment semble opportun pour souligner l'importance de posséder un bon stand pour sa guitare : mes Hercules GS414 ne m'ont jamais laissé tomber !
Heureusement, mon père était ingénieur et plutôt bricoleur, il a donc entrepris de réparer le manche cassé (et mes rêves d'adolescent brisés). Je lui ai récemment demandé comment il l'avait réparée sans aucune expérience. Il m'a répondu qu'il avait utilisé une tonne de colle à bois et qu'il avait serré les pièces ensemble pendant trois jours. Le résultat n'était pas particulièrement esthétique, mais ce n'était pas grave : ma guitare était réparée ! On peut voir les fissures et les sentir avec la main gauche. Si je devais la vendre, je n'en tirerais pas grand-chose.
18 ans plus tard, elle est toujours aussi solide. Le manche n'a pas bougé et le truss rod fonctionne parfaitement. Il se pourrait même qu'elle soit encore plus solide maintenant. Après son opération de trois jours, j'ai récupéré ma Les Paul et après un rapide réajustement, elle était de nouveau prête à être jouée. Aujourd'hui, elle a toujours sa place aux côtés de mes Gibsons et de mes Fenders.
Je la laisse accordée en Do# standard, avec des cordes D'Addario NYXL1156, et c'est toujours un plaisir de jouer dessus. Les boutons de volume et de tonalité sont simples et agréables à utiliser, tandis que le sélecteur de micros à trois positions me permet d'avoir une bonne variété de sonorités. J'ai déjà songé à remplacer les micros par quelque chose de plus puissant, comme des Dirty Fingers de Gibson ou des humbuckers Mayhem de Seymour Duncan, mais au final, à chaque fois que je branche la guitare, les micros d'origine sonnent parfaitement.
Elle n'a pas la clarté ou la richesse sonore qu'ont la plupart de mes autres guitares, mais cela n'a pas d'importance. Il y a quelque chose que j'aime avec cette guitare. Peut-être que c'est parce qu'elle me ramène à mes premiers jours d'apprentissage de la guitare, après tout, beaucoup de guitaristes sont nostalgiques du temps passé. On pourrait même imaginer que la cassure du manche et sa réparation ont légèrement modifié la façon dont l'instrument résonne et ont altéré ses harmoniques naturelles. Mais pour être honnête, je ne pense pas que cela ait fait une quelconque différence. Je pense que je l'aime simplement parce que c'était ma première guitare électrique, et qu'elle le restera toujours.
C'est aussi un témoignage de la qualité de fabrication des guitares Epiphone, même les moins chères. Le manche ne s'est cassé que parce qu'un lecteur CD lui est tombé dessus alors qu'il était posé en biais sur le sol, l'erreur vient de moi. L'électronique et le matériel fonctionnent toujours parfaitement. Elle est réglée de temps en temps, pour la garder en bon état, mais c'est normalement le cas pour n'importe quelle guitare. Je ne fais pas de concert avec elle, mais si j'en avais besoin, je pourrais le faire.
Elle ne gagnera probablement pas de concours de beauté, et n'entrera certainement pas dans l'Histoire des guitares, mais toutes ces années plus tard, je suis toujours aussi amoureux de mon Epiphone Les Paul Special II que lorsque je l'ai reçue, un jour de Noël.