John Leckie revient sur les enregistrements des Stone Roses et de Radiohead

« Une chose qui m’a donné envie de travailler à Abbey Road était le matériel disponible dans le studio. À l’époque, je me disais que jamais je ne pourrai voyager jusqu’à la Lune à bord d’une navette spatiale, mais qu’au moins je pouvais toujours travailler dans un studio ! »

John Leckie parle du début de sa carrière qui l'amènera à produire les albums les importantes des quatre dernières décennies comme The Bends de Radiohead ou le premier enregistrement des Stones Roses qui marqueront tous les deux l’histoire de la musique de la fin du XXe siècle.

Leckie a également travaillé sur plusieurs sessions d’enregistrement des projets solo des Beatles. Il a laissé son empreinte sur de nombreux enregistrements d’artistes comme Muse, Los Lobos et Dr John.

Le premier job de Leckie fut d’être opérateur sur magnétophone à bandes sur l’album All Things Must Pass de George Harisson. « J’avais un peu peur. J’imagine que c’est normal à chaque fois qu’on débute un nouveau boulot, on est un peu nerveux. Il faut dire que j’étais dans la même pièce que George Harisson, Eric Clapton et Phil Spector. »

« C’était un boulot qui me demandait tout mon temps, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. Et maintenant encore, je veux que mes enregistrements se déroulent comme ça, que tout le monde soit complètement dévoué à l’enregistrement. Il n’y pas de place pour autre chose, il faut juste rester concentré sur la musique et l’enregistrement. »

Leckie travailla également avec le Plastic Ono Band et acquit rapidement les bases de l’enregistrement.

« C’était un boulot qui me demandait tout mon temps, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. Et maintenant encore, je veux que mes enregistrements se déroulent comme ça, que tout le monde soit complètement dévoué à l’enregistrement. Il n’y pas de place pour autre chose, il faut juste rester concentré sur la musique et l’enregistrement ».

Leckie apprenait vite, ce qui l’amena rapidement à son premier rôle en tant qu’ingénieur son avec rien de moins que le groupe Pink Floyd. « Ils sont venus en 1971 pour enregistrer leur album Meddle. À l’époque à Abbey Road nous n’avions que des magnétos 8 pistes, ce n’était pas assez pour le groupe, on est donc allé aux studios Air où ils utilisaient des 16 pistes. »

Par chance, Leckie savait comment faire fonctionner un magnétophone 16 pistes, il travailla donc sur les overdubs et les voix de l’album. Peu de temps après cet épisode, il travailla avec un autre ex-Beatles, Paul McCartney. Ils travaillèrent ensembles sur le single « High High High » et sur des morceaux de l’album des Wings, Red Rose Speedway.

John Leckie (photos par Mike Prior, merci à Metway Studios pour la pièce)

En 1974, il mixa Axe Victim, le premier album du groupe Be Bop Deluxe. Il fit une telle impression au groupe qu’il enregistra leur second album Sunburst Finish. Ce sera son premier album en temps que producteur.

Leckie a depuis produit de nombreux groupes de new wave comme Simple Minds, The Human League et XTC. Les trois albums de Simple Minds qu’il a produit, Life in A Day, Reel To Reel Cacophony et Empires & Dance, sont considérés aujourd’hui comme les albums les plus expérimentaux et les plus originaux du groupe qui sera pourtant plus connu pour avoir un son rock taillé pour les stades.

Après cela, Leckie travailla sur le premier album des Stone Roses qui marqua durablement le groupe et le producteur. Leckie enregistra « I Wanna Be Adored » et « She Bangs The Drum » au studio londonien Battery avant de terminer l’album aux studios Rockfields.

« Enregistrer l’album en entier et le mixer a prit 54 jours, ce qui peut sembler long, pourtant la plupart des albums 12 pistes prennent 50 à 60 jours de travail. Nous avons fait le job et ils étaient super. Il ne savait pas vraiment ce qu’ils voulaient en terme de son, mais ils savaient ce qu’ils ne voulaient pas. »

The Stone Roses - « I Wanna Be Adored »

Leckie deviendra rapidement un producteur recherché et il travaillera avec des artistes comme Suede, Kula Shaker et The Verve.

Par rapport à ce dernier groupe, Leckie ajoute : « C’est l’un des seuls groupes de ma carrière que je suis allé voir pour les implorer de me laisser faire leur album. Je venais de les voir jouer dans un pub de Londres. Un seul morceau, fort et calme à la fois avec des parties de 30 ou 40 minutes ! Ils improvisaient, ce n’était pas commercial, tout en l’étant en même temps. »

Après ça arriva l’album The Bends de Radiohead qui fut un très gros projet.

« J’ai enregistré environ 34 chansons, ce qui représentait tout l’album plus les faces B. Le groupe était vraiment bon, ils arrivaient vraiment à capturer quelque chose d’incroyable et de le retranscrire dans leur son, il fallait juste réussir à enregistrer cette vibration. »

Les ventes de l’album débutèrent un peu timidement, mais il se vendra plus d’un million d’exemplaires en Angleterre et aux USA. « Je savais que c’était un excellent album et qu’il n’y avait pas de raison qu’il ne fonctionne pas. »

Dans les années 2000, Leckie produira trois artistes américains importants : My Morning Jacket, Los Lobos et Dr. John. « J’ai vraiment aimé travailler avec des artistes. » Il a plus récemment travaillé sur des albums de The Coral et de Bellowhead.

Un bon son de guitare

Leckie a travaillé avec certains de meilleurs guitaristes de la planète. Pour lui, le plus important reste le guitariste, mais il ne faut pas en oublier le matériel.

« Il vous faut une Fender ou une a href="/brand/gibson">Gibson » dit Leckie. « Je sais que ça peut être difficile à trouver, mais il vous faut absolument un modèle vintage. Certaines personnes vont vouloir une Fender neuve, mais il ne faut pas oublier que vous avez ce pour quoi vous payez. Vous n’aurez pas un bon son de guitare avec une guitare de m… . »

« Il vous faut ensuite un bon ampli : un Vox AC30, un Fender Twin ou un Marshall. Ils sont tous des sons bien différents. Ce sont trois excellents choix qui dépendent uniquement du style de musique que vous jouez. »

« Il vous faut une Fender ou une Gibson » dit Leckie. « Je sais que ça peut être difficile à trouver, mais il vous faut absolument un modèle vintage. Vous n’aurez pas un bon son de guitare avec une guitare de m… . »

« Ça ne sert à rien d’avoir des tonnes de pédales d’effet, il vous faut une overdrive et un delay. Prenez une bonne SG, une Tele ou une bonne Strat et accordez-vous correctement, une bonne guitare s’accorde facilement et reste accordée. »

Pour enregistrer un baffle, Leckie place ses micros très près et utilise un mix de modèles de micros chers et bon marché.

« J’utilise un Shure 57 ou 58. Je préfère le 58, le 57 a trop d’aigus. Placez-le au plus près de la grille et décentrez-le légèrement du cône du haut-parleur. J’aime également utiliser un Neumann U67 (qui est la version à lampe du 87) également très proche du haut-parleur. »

« Enregistrez ensuite sans toucher à votre EQ, si vous y touchez, c’est qu’il y a un problème et il faut changer les réglages de l’ampli. La plupart du temps, réglez tout sur 5, les amplis sonnent très bien comme ça. Ne commencez pas à vouloir utiliser des pédales avec EQ graphique, c’est une mauvaise idée. »

Pour les voix, c’est encore un mélange de micros cher et d’autres plus abordables.

« J’utilise parfois un Neumann U47 ou un FET 47, mais je trouve que les Shure SM 57 et 58 fonctionnent très bien. Parfois, utiliser un 57 peut vraiment sauver votre mix, la voix peut facilement percer au-dessus des guitares, et des claviers contrairement à des pistes enregistrées avec un 47 ou un 87. »

Leckie est un grand fan des plugins Universal Audio qui émulent le matériel qu’il a utilisé pendant toute sa carrière comme le Neve 1073, l’EQ Pultec et le compresseur 1176. Mais s'il peut avoir du matériel vintage sous la main en studio, il l’utilisera sans hésiter.

« Je viens d’enregistrer douze chansons en cinq jours avec The Levellers à Abbey Road. Nous avions trois chanteurs, chacun avec un Neumann 47 à lampe qui coûtent environ 7 500 € reliés à un Fairchild. Les trois chanteurs étaient donc enregistrés avec presque 20 000 € de matériel vintage, où pouvez-vous encore faire ça si ce n’est à Abbey Road ? »

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