4 boîtes à rythmes qui ont marqué l’histoire de la musique

Les boîtes à rythmes ont-elles une âme ? De nombreux musiciens semblent penser le contraire. Pour ma part, je pense qu’un appareil permettant de faire de la musique possède autant d’âme que le musicien qui l’utilise veut bien en mettre dedans. Mais une personne en particulier met beaucoup d’âme dans les instruments, celui qui les fabrique. Plongeons dans l’histoire des boîtes à rythmes pour éluder de nombreuses réponses à nos questions.

Le Rhythmicon

1931

Au début des années 30, deux ingénieurs décident de collaborer à la réalisation d’un nouvel instrument plutôt bizarre. Le Rythmicon est souvent considéré comme la première boîte à rythmes jamais inventée. Cet appareil utilisait des roues tournantes, des ampoules et des photorécepteurs pour réussir à créer des rythmes complexes.

Imaginez un égaliseur multibande, au lieu de couper ou de booster différentes fréquences le Rythmicon lui, séparerait ces fréquences rythmiquement. Si une fréquence fondamentale sonne une fois, son harmonique suivant sonnera deux fois et l’harmonique venant encore après sonnera trois fois et ainsi de suite. Le joueur de Rythmicon peut manipuler ces écarts divisés mathématiquement en utilisant les dix-sept touches du clavier.

Léon Theremin, qui inventa dix ans plus tôt l’instrument qui prendra son nom décida de relever le défi et c’est avec Henry Cowell, un musicien avant-gardiste qu’ils décidèrent de créer cet instrument. L’instrument ne connaîtra pas le succès, certainement à cause de trop faibles possibilités offertes en terme d’expressivité. Il perdra même tout intérêt aux yeux des musiciens à la suite d'un concert joué à New-York durant lequel l’instrument tombera en panne.

Wurlitzer SideMan

1959

L’histoire de l’entreprise familiale Wurlitzer remonte à la fin du XIXe siècle. Alors que l’industrie se développe et que les véhicules deviennent de plus en plus bruyants, les besoins en instruments capables de couvrir ce brouhaha deviennent de plus en plus pressants, Wurlitzer décida de créer un orgue capable de se faire entendre au milieu du boucan de l’époque. Le fils Wurlitzer, Rudolph, connaître le succès avec ses juke-boxes et ses pianos électriques. En 1959 sortira des ateliers ce qui est considéré par certains comme la première boîte à rythmes.

Vendu comme accessoire des orgues Wurlitzer, le SideMan pouvait jouer une valse, un boléro, une marche ou même un tango. Il pouvait piloter l’orgue à l’aide de tubes électroniques et de pièces mécaniques. Il était également possible de régler la vitesse du moteur qui faisait tourner un disque métallique autour de points de contact en métal, permettant ainsi de contrôler le tempo de n’importe quel préréglage. Chaque son pouvait être contrôlé individuellement.

Le SideMan fut assez populaire auprès des musiciens et il inspira de nombreuses autres machines à rythmes. Il faudra néanmoins attendre les années 70 pour pouvoir programmer une séquence de rythmes sans avoir à prendre le fer à souder.

EKO ComputeRhythm

1972

L’année de la sortie du SideMan par Wurlitzer, Oliviero Pigini fonde EKO qui deviendra l’une des entreprises les plus importantes en terme de fabrication de guitares et de basses en Europe. Au début des années 70, sort de leurs ateliers ce qui peut être considéré comme la première boîte à rythmes programmable.

En 1959, innover comme Pigini pouvait le faire avec EKO, semblait un pari bien risqué aux yeux de bon nombre d’autres fabricants italiens qui préféraient continuer à travailler sur leurs accordéons plutôt que sur des guitares. Son village de Castelfidardo était véritablement encerclé d’usines d’accordéons. Après la Seconde Guerre mondiale, ce village faisait figure d’exception au milieu de la crise italienne, la demande en accordéon était forte à la fin des années 40, mais l’évolution de la musique à partir des années 50 confirmera que le choix de Pigini de poursuivre dans la fabrication de guitares était le bon.

C’est avec ce même esprit d’aventure que l’entreprise décida de lancer le EKO ComputeRhythm. Cette boîte à rythmes révolutionnaire permettait à l’utilisateur de programmer des rythmes grâce à une rangée de six boutons, ou en utilisant des cartes perforées. Le ComputeRhythm était vendu trop cher pour être accessible, ils ne sonnaient pas non plus terriblement. Seuls vingt modèles furent fabriqués, mais le fait de pouvoir programmer et d’utiliser ses propres programmes rythmiques était un véritable bond de géant.

Roland TR-808

1980

Une courte décennie plus tard, la boîte à rythmes programmable « Transistor Rhythm 808 » sortait sur le marché. Elle fut fabriquée à la base pour permettre aux musiciens de programmer un métronome lorsqu’ils travaillaient sur de nouvelles compositions en studio.

En grand passionné de musique et de technologie, il n’est pas étonnant que le Wurlitzer SideMan intéressât Ikutaro Kakehashi le fondateur de Roland. Né orphelin, Kakehashi aprit lui-même comment réparer des montres. Après la sortie du SideMan, son entreprise alors nommée Ace Electronics travaillait sur des boîtes à rythmes pour l’entreprise Hammond Organ Company. Mais c’est avec la 808 que Kakehashi et sa nouvelle marque Roland laisseront une trace dans l’histoire des boîtes à rythmes.

Sortie en 1980, la TR-808 fut utilisée de nombreuses fois durant sa courte période de fabrication qui se stoppa en 1983. Des machines capables de produire des sons beaucoup plus réalistes de batteries commençaient à apparaître sur le marché, la 808 était considérée comme une boîte à rythmes obsolète. Les prix chutèrent, permettant à la 808 de se retrouver dans les mains d’une génération de musiciens qui exploiteront ses seize sons synthétiques à fond créant un genre musical nouveau.

Boîtes à rythmes et samplers Acheter maitenant
comments powered by Disqus

Reverb Gives

Vos achats aident les programmes de musique destinés aux jeunes à obtenir le matériel dont ils ont besoin pour faire de la musique.

Compensation de l'empreinte carbone liée aux expéditions

Vos achats aident également à protéger les forêts, notamment les arbres traditionnellement utilisés pour la fabrication d'instruments.

Oups, il semblerait que vous avez oublié quelque chose. Veuillez corriger les champs affichés en rouge.